"L'éducation d'aujourd'hui dessèche l'individu et atrophie ses valeurs morales. Il devient un numéro, un engrenage dans la machine aveugle qu'est son environnement matériel.
Une telle préparation à la vie a sans doute été absurde à toutes les époques, mais aujourd'hui elle constitue un crime, un péché.
La société d'aujourd'hui ne prépare pas suffisamment l'homme à sa vie de citoyen. Il n'y a aucune "organisation morale" des grandes masses humaines.
Les hommes sont habitués, par leur éducation, à se considérer comme des individus isolés, en concurrence les uns avec les autres, pour la satisfaction de leurs besoins immédiats.
Une formidable campagne d'opinion serait nécessaire pour permettre aux hommes de comprendre et transformer les phénomènes sociaux, pour définir et poursuivre des objectifs collectifs et, ainsi, permettre un progrès social organisé...
Chacun est isolé des autres par ses propres intérêts privés, chacun se contente de rechercher un type de travail qui lui permette de satisfaire ses besoins matériels, chacun est attiré par les engrenages d'un monde bureaucratisé et mécanisé et s'y laisse prendre...
La caractéristique essentielle de notre situation actuelle est une folie insidieuse et notre besoin le plus immédiat est de revenir à la raison...
Le jour doit enfin venir où l'humanité sera capable de prendre le contrôle du progrès pour lui donner un sens...
L'humanité doit s'organiser pour atteindre un but extraordinairement difficile :
la coopération universelle nécessaire pour la poursuite du progrès.
Il est impératif que tous les hommes coopèrent pour porter remède à un manque qui compromet l'existence même de la civilisation...
Il nous faut développer la vie spirituelle des hommes et organiser l'humanité pour la paix. Pour cela l'homme doit prendre conscience de sa propre valeur...
Voici la très importante tache sociale qui nous attend :
mettre en acte la valeur potentielle de l'homme, lui permettre d'atteindre le développement maximum de ses dynamismes, le préparer vraiment à changer la société humaine, à le faire passer sur un plan supérieur...
Pour pouvoir nous atteler à la tâche du rétablissement du psychisme humain, nous devons prendre l'enfant comme point de départ.
C'est là la tâche de l'éducation.
Il est clair que, dans les systèmes traditionnels d'éducation, l'enfant recours instinctivement à la dissimulation, dans le but de cacher ses aptitudes et de se conformer aux attentes des adultes qui l'étouffent...
Ce que l'on appelle souvent vertu, devoir et honneur ne sont que des masques de péchés capitaux que l'éducation transmet de génération en génération.
Jusqu'ici, l'enfant a été privé de la possibilité de s'aventurer sur les voies morales que sa pulsion vitale latente cherche anxieusement à explorer.
La vertu la plus encouragée et la mieux récompensée ?
Que l'enfant fasse mieux que ses camarades, qu'il soit le premier et qu'il passe triomphalement ces examens éphémères qui rythment sa vie monotone d'esclave. Les hommes qui ont été éduqués de cette façon n'ont pas été préparés à rechercher la vérité et à la considérer comme partie intégrante de leur vie, ni à être charitables à l'égard des autres, ni à coopérer avec eux pour créer un monde meilleur pour tous...
(Maria Montessori - Genève - 1932)
Une telle préparation à la vie a sans doute été absurde à toutes les époques, mais aujourd'hui elle constitue un crime, un péché.
La société d'aujourd'hui ne prépare pas suffisamment l'homme à sa vie de citoyen. Il n'y a aucune "organisation morale" des grandes masses humaines.
Les hommes sont habitués, par leur éducation, à se considérer comme des individus isolés, en concurrence les uns avec les autres, pour la satisfaction de leurs besoins immédiats.
Une formidable campagne d'opinion serait nécessaire pour permettre aux hommes de comprendre et transformer les phénomènes sociaux, pour définir et poursuivre des objectifs collectifs et, ainsi, permettre un progrès social organisé...
Chacun est isolé des autres par ses propres intérêts privés, chacun se contente de rechercher un type de travail qui lui permette de satisfaire ses besoins matériels, chacun est attiré par les engrenages d'un monde bureaucratisé et mécanisé et s'y laisse prendre...
La caractéristique essentielle de notre situation actuelle est une folie insidieuse et notre besoin le plus immédiat est de revenir à la raison...
Le jour doit enfin venir où l'humanité sera capable de prendre le contrôle du progrès pour lui donner un sens...
L'humanité doit s'organiser pour atteindre un but extraordinairement difficile :
la coopération universelle nécessaire pour la poursuite du progrès.
Il est impératif que tous les hommes coopèrent pour porter remède à un manque qui compromet l'existence même de la civilisation...
Il nous faut développer la vie spirituelle des hommes et organiser l'humanité pour la paix. Pour cela l'homme doit prendre conscience de sa propre valeur...
Voici la très importante tache sociale qui nous attend :
mettre en acte la valeur potentielle de l'homme, lui permettre d'atteindre le développement maximum de ses dynamismes, le préparer vraiment à changer la société humaine, à le faire passer sur un plan supérieur...
Pour pouvoir nous atteler à la tâche du rétablissement du psychisme humain, nous devons prendre l'enfant comme point de départ.
C'est là la tâche de l'éducation.
Il est clair que, dans les systèmes traditionnels d'éducation, l'enfant recours instinctivement à la dissimulation, dans le but de cacher ses aptitudes et de se conformer aux attentes des adultes qui l'étouffent...
Ce que l'on appelle souvent vertu, devoir et honneur ne sont que des masques de péchés capitaux que l'éducation transmet de génération en génération.
Jusqu'ici, l'enfant a été privé de la possibilité de s'aventurer sur les voies morales que sa pulsion vitale latente cherche anxieusement à explorer.
La vertu la plus encouragée et la mieux récompensée ?
Que l'enfant fasse mieux que ses camarades, qu'il soit le premier et qu'il passe triomphalement ces examens éphémères qui rythment sa vie monotone d'esclave. Les hommes qui ont été éduqués de cette façon n'ont pas été préparés à rechercher la vérité et à la considérer comme partie intégrante de leur vie, ni à être charitables à l'égard des autres, ni à coopérer avec eux pour créer un monde meilleur pour tous...
(Maria Montessori - Genève - 1932)